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Libération

Les parlementaires enfumés sur les pesticides

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Le texte des rapporteurs UMP est révélateur du rétropédalage de la droite sur les objectifs du Grenelle.
publié le 4 mai 2010 à 0h00

Le timing est parfait. Mercredi dernier, une semaine avant l’examen à l’Assemblée de la loi Grenelle 2, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) rend public un rapport sur «les pesticides et la santé» (1). 200 pages qui pourraient faire rire tant elles sont tendancieuses.

Après une ode aux pesticides, les rapporteurs, Claude Gatignol, député UMP, et Jean-Claude Etienne, sénateur UMP, dévoilent, pages 38-39, l'objet de leur mission : affirmer que l'engagement du Grenelle de l'environnement de diviser par deux l'usage des pesticides en dix ans est dangereux. Tout en soutenant que les risques pour la santé de l'exposition aux pesticides sont surestimés, ils mettent en garde le gouvernement contre une réduction trop brutale qui mettrait en péril «un pan entier de notre économie», entraînerait «une plus grande sensibilité des cultures aux aléas parasitaires et donc une probable diminution des rendements ; une hausse des prix agricoles ; la possible disparition de nombreuses productions de fruits et légumes ; et des phénomènes de résistance des ravageurs».

La messe est dite. On est loin du discours de Nicolas Sarkozy, période verte, le 25 octobre 2007 : «L'agriculture est un enjeu majeur. Alors nous ne voulons pas d'une agriculture qui épuise nos sols, d'une agriculture qui utilise de façon croissante des produits chimiques dangereux.» Le président de la République évoquait une révolution dont il ne mesurait vi