Surtout ne dites pas à Jean-Louis Borloo que le Grenelle prend l'eau… Le ministre de l'Ecologie et du Développement durable, en adepte de la méthode Coué, vantait encore la semaine dernière les «révolutions» en marche. «On comprendra un jour quel monument législatif est laissé aux générations futures : 5 lois, 453 articles, 8 000 amendements, 12 navettes parlementaires…»
Cet après-midi, à l'Assemblée nationale, Borloo devrait donc réentonner l'air des «engagements tenus» devant les députés, au moment d'entamer l'examen du «projet de loi portant engagement national pour l'environnement», de son petit nom «Grenelle 2». Une boîte à outils de 250 articles qui touchent aussi bien à l'énergie qu'à la biodiversité, l'agriculture, les transports ou l'urbanisme. Mais le ministre sait déjà que la belle unanimité qui régnait lors de l'examen du Grenelle 1 est derrière lui et que la «magie du Grenelle» qu'il a tant sollicitée a comme du plomb dans la baguette. Les socialistes ont déjà prévenu qu'en l'état, ils ne voteraient pas le texte. Et la majorité n'est pas non plus très enthousiaste. Le «trop de Grenelle tue le Grenelle» dégainé par Jean-Pierre Raffarin à propos de la taxe carbone est loin d'être isolé. «Il y a une montée de l'écolo-scepticisme dans la majorité», confiait en avril à Libération le député UMP Bertrand Pancher, un des rapporteurs de la loi Grenelle 2. D'autant que Nicolas Sarkozy lui-même a infléchi son di