Un grand «aaah…» d'impatience monte des travées de l'Assemblée nationale. Jeudi soir, 22 h 30, le président annonce la discussion sur l'article 34, le volet éolien du projet de loi Grenelle 2, celui qui provoque éclats et polémiques depuis des semaines. Celui dont les socialistes ont fait un marqueur du Grenelle, qui décidera ou non de leur soutien. Jean-Louis Borloo, offensif, dénonce la «désinformation» menée par l'opposition et réfute tout recul dans la volonté politique de développer l'éolien, renvoyant le PS à son inaction quand il était aux affaires.
«Ce qui est proposé, c'est de tenir le rythme auquel nous nous sommes engagés, insiste le ministre de l'Ecologie. Avec un développement planifié, organisé.» Mais les élus UMP hostiles à l'éolien ne l'entendent pas ainsi : «Est-ce qu'on a vraiment besoin de ces engins ?» s'interroge Claude Gatignol (Manche). Comme souvent sur les dossiers environnementaux, les lignes politiques bougent. L'UMP Marc Le Fur est applaudi par l'opposition : «Dans ma circonscription, le rapport à l'éolien est très positif, pas une seule manifestation hostile», raconte l'élu des Côtes-d'Armor. Mais, quand André Chassaigne (PCF) évoque «une diabolisation qui ne correspond pas au texte», c'est des bancs de la majorité que monte l'ovation. «Tout ceci mérite d'être dédramatisé», tente Borloo avant que les députés ne se séparent.
L'examen reprend vendredi matin. Serge Poignant, rappo