Une grande loi par la petite porte. A 3 h 50 dans la nuit de vendredi à samedi, les députés ont achevé l'examen du projet de loi portant «engagement national sur l'environnement», dite Grenelle 2. Il ne restait qu'une poignée de députés de la majorité : ayant épuisé leur temps de parole, les élus d'opposition ont quitté les débats peu après 3 heures. Avec le nouveau règlement de l'Assemblée, les députés ont un temps contraint et il ne restait alors que six minutes pour les deux groupes d'opposition. «L'opposition est bâillonnée, a déclaré le socialiste Jean-Paul Chanteguet. Nous allons interrompre ce débat à l'article 80, alors que ce texte se termine à l'article 105. Cela signifie que nous n'aurons pas pu défendre nos amendements sur près d'un tiers de ce texte. Nous allons donc quitter cet hémicycle.» L'UMP Christian Jacob a estimé au contraire que le travail s'est fait «dans de bonnes conditions» : «Nous avons bien compris que l'opposition cherchait à faire un coup médiatique», a réagi le président de la commission du développement durable.
Le PS devrait voter contre lors du scrutin public demain après-midi. Tout comme les Verts : «Bien sûr, le texte traduit positivement certains engagements du processus Grenelle, a justifié hier Yves Cochet. Mais le climat d'écoloscepticisme de 2010 et la revanche des lobbys se sont traduits par des ambiguïtés, des régressions et des trahisons inacceptables.» C'en est fini de l'unanimité qui av