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Marée noire : des cheveux pour ramasser le brut

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Daisye Suduran, employée de l'hôtel Ritz Carlton de La Nouvelle-Orléans, prépare le 8 mai 2010 des boudins remplis de cheveux pour contenir la marée noire. (© AFP Mark Ralston)
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publié le 10 mai 2010 à 10h59
(mis à jour le 10 mai 2010 à 11h01)

«A côté de ça, les relevés ADN du meurtre de Kennedy, c'est de la rigolade», s'amuse Aidan Gill en exhibant un sac de cheveux coupés dans son salon de La Nouvelle-Orléans, qui iront remplir des collants utilisés comme éponge pour contenir la marée noire.

Sérieux comme un pape, Kyle Wainwright est calé dans un fauteuil du salon d'Aidan et n'a aucune idée du sort réservé à ses mèches jusqu'à ce que Nathan, son coiffeur, le lui apprenne.

«C'est génial. Je n'y aurais jamais pensé. La marée noire nous touche tous, ici, à La Nouvelle-Orléans. Mon père, par exemple, est ingénieur pétro-chimiste. Mais, non, il ne travaille pas pour BP !», lâche Kyle. Avant de souligner avec à-propos: «Et en plus, les cheveux ça ne coûte rien!».

Le concept fait un tabac dans le salon de coiffure et chacun y va de son petit commentaire. «J'adore, je trouve même ça fantastique», confie Johnny McCollam, un quadragénaire qui s'y connaît en cheveux, avec sa coupe banane à la mode yéyé.

L'idée, un poil farfelue, a été lancée par l'association www.matteroftrust.org. Ses membres demandent aux coiffeurs de San Francisco, New York ou Chicago de garder tous les cheveux qu'ils coupent et de les donner à des volontaires qui ensuite les fourrent dans des bas en nylon.

«Les cheveux retiennent naturellement le gras. Le pétrole étant gras, les cheveux sont du pain bénit», explique Daisye Suduran, directrice du salon de beauté d'un grand hôtel de La Nouvelle-Orléans. Pour l'occa