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Libération

A Marseille, le solaire donne de l’urticaire aux Verts

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Énergie. Les bâtiments municipaux vont être équipés de panneaux gérés par le privé. Un cadeau aux multinationales, selon les élus écolos.
publié le 11 mai 2010 à 0h00

La ville de Marseille est-elle (pour une fois) en avance sur tout le monde, en louant ses toits à des opérateurs privés qui tireront de confortables bénéfices de l’exploitation des panneaux photovoltaïques ? La question a agité hier le conseil municipal. Les élus, toutes tendances confondues (sauf les Verts, opposés), ont adopté des conventions avec cinq entreprises (EDF Energies nouvelles, GDF Suez, Solaire Direct, Yomatec, Tenergie) qui installeront ces panneaux pour produire de l’énergie solaire sur les toits de 115 bâtiments municipaux.

«Aucune ville en France ne s'est engagée autant que Marseille, tant en superficie qu'en puissance», a vanté Hélène Venturino, conseillère municipale déléguée aux énergies renouvelables. La municipalité UMP est très fière : «Ce geste environnemental fort ne coûtera rien aux Marseillais et rapportera 26 millions d'euros [sur vingt ans]», en redevance directe et en nature (entretien de l'étanchéité des bâtiments). La facture d'installation (89 millions d'euros) est partagée par les entreprises, qui vont produire 14,9 millions de kWh par an. «Les opérateurs espèrent une rentabilité dans dix ans», a indiqué l'élu UMP Bernard Susini. Le Modem et l'opposition PS ont voté pour, notant que «40 millions d'euros de travaux iront à des entreprises locales». Les communistes se sont également dits favorables, tout en fustigeant un système qui «favorise les entreprises privées».

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