«La grande majorité des fonctionnaires dans la haute administration publique française ne sait même pas ce que recouvre le terme biodiversité ! Ils croient encore qu'il s'agit de protéger le hamster d'Alsace ou quelques fleurs rares.» Le constat n'émane pas d'un militant écolo mais de Michel Juffé, philosophe, membre du Conseil du conseil général de l'environnement et du développement durable. Le CGEDD a été chargé par le ministère de l'Ecologie de dresser le bilan de la stratégie nationale (SNB), lancée en 2004 pour stopper l'érosion de la biodiversité en… 2010, objectif fixé par l'ONU. Un bilan que Michel Juffé a présenté lundi à Chamonix (Haute-Savoie), en préambule de la conférence nationale sur la biodiversité, trois journées destinées à lancer les fondations d'une nouvelle stratégie pour 2011.
«Emiettés». «On est loin du compte», a résumé Michel Juffé. Les écosystèmes français continuent à être altérés par l'artificialisation des terres et les pollutions du sol, de l'air et de l'eau, et de nombreuses espèces sont menacées de disparition. En bref, la stratégie nationale de la biodiversité 2004 n'a pas servi à grand-chose. La France n'est pas une exception. Lundi, le Programme des Nations unies pour l'environnement a constaté que les «systèmes naturels qui sont le support de la vie, de l'économie et des moyens de subsistance sur la planète sont menacés de dégradation rapide et d'effondrement». Alors que le taux d'extinction des