En période de marée noire, les activistes écolos ne font pas que hurler au crime écologique, ils savent aussi dénoncer par le subterfuge. Et c'est pour pointer les dérives de la compagnie pétrolière Shell au Nigeria qu'un mystérieux groupe a envoyé lundi - jour de la tenue de l'assemblée générale de l'entreprise - un faux communiqué scoopique, qui annonce la mise à l'arrêt immédiate des forages en eaux profondes au large du delta du Niger. Publié sur un site similaire à celui du groupe au coquillage, le texte a eu l'air si crédible qu'il a été repris sans vérification par des agences (Bloomberg) ou des quotidiens (New York Times). Un écho qui a contraint Shell à se fendre d'un communiqué pour démentir le florilège de fausses annonces du piratage.
Jubilatoire. «Les événements qui se déroulent dans le golfe du Mexique exigent des changements, affirme dans le canular Bernadette Hopma, "porte-parole" du groupe. Shell est fier d'être la première entreprise pétrochimique à s'engager dans un programme de réhabilitation et de compensation à grande échelle.» Au menu, le nettoyage des eaux du delta du Niger avec un investissement de 8 milliards de dollars (6,5 milliards d'euros) d'ici à 2012. Le communiqué annonçait aussi une inspection de sécurité sur toutes les installations offhore du groupe, un fonds de 4 milliards de dollars pour réparer les injustices sociales commises au Nigeria, une stagnation de la production actuelle de pétrole jusq