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Libération

Le phoque passe à la casserole

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publié le 25 mai 2010 à 0h00

La fourrure de phoque n'a plus la cote ? Qu'à cela ne tienne : le Canada espère conquérir de nouveaux marchés grâce à sa viande. «La viande et les huiles sont une part croissante de l'industrie. C'est quelque chose que l'on encourage», dit Alain Belle-Isle, le porte-parole du ministère canadien des Pêches et des Océans. Boudée par les Etats-Unis et l'Union européenne, victime de la crise économique, l'industrie du phoque voit ses débouchés fondre comme neige au soleil. Les viandes et huiles, qui représentent un tiers des exportations des produits dérivés du phoque, apparaissent comme la planche de salut d'une industrie traditionnelle, mais contestée.

Loin de se laisser abattre par l'embargo européen, les autorités canadiennes montrent leur soutien aux chasseurs canadiens avec des petites attentions : une augmentation des quotas de pêche, une mission de promotion de la viande et de la fourrure en Chine, ou encore une grande dégustation de phoque au Parlement d'Ottawa, la capitale fédérale. «On veut développer de nouveaux produits et de nouveaux marchés. C'est notre façon d'appuyer l'industrie», dit-on au ministère. L'Asie reste un continent plein d'opportunités et, moyennant quelques arrangements bureaucratiques, les Chinois pourraient retrouver du phoque dans leurs assiettes. «Avec les promesses de la Chine, le ciel est la seule limite»,croit Alain Belle-Isle. Les Canadiens eux-mêmes, peu portés sur la fourrure, ont pris goût à la viande de phoque.