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«La Boudeuse» jette l’ancre et l’éponge au Venezuela

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Exploration . Le trois-mâts, vitrine du Grenelle de la mer, a arrêté sa mission scientifico-écologique faute de financements suffisants.
publié le 3 juin 2010 à 0h00

L'ultime billet du journal de bord s'intitule «le dernier mot du capitaine» (1): «Les mathématiques comptables, inexorables et implacables dans leur roide froideur, ont fini par nous rattraper et nous imposer leur joug, écrit Patrice Franceschi. Mettre fin à la mission et vendre le navire n'est donc pas, d'une certaine manière, un choix mais une conséquence.» Plus d'argent dans la caisse, 400 000 euros de dettes et pas de quoi payer l'équipage à la fin du mois : depuis Caracas, le capitaine Franceschi a décidé d'arrêter les frais. Ainsi s'est donc achevée mardi à minuit l'expédition Terre-Océan du trois-mâts la Boudeuse, une mission scientifico-écologico-pédagogique, organisée sous le patronage du Grenelle de la mer. Partie en octobre pour un périple qui devait durer deux ans, le voilier de 46 mètres, construit en 1916 et racheté par Patrice Franceschi en 2003, interrompt donc son voyage au bout de quelques mois, au Venezuela. Après avoir seulement pu accomplir une partie de sa mission en Amérique du Sud, notamment autour des problématiques de l'orpaillage clandestin en Guyane (2).

Il y a un peu plus d'un an, en février 2009, c'est pourtant sous les mâts de la Boudeuse, alors amarrée sur la Seine, que Jean-Louis Borloo lançait son Grenelle de la mer, à coup de formules qui sentaient bon l'aventure autour de la «nouvelle frontière de l'humanité». Et c'est dans ce cadre que le ministre avait signé une lettre de mission au ma