Mesuré en piscines olympiques (cinquante mètres de long), cela fait deux piscines de pétrole qui se déversent chaque jour dans le golfe du Mexique, et donc un total de 106 piscines répandues depuis l’explosion de la plateforme Deepwater Horizon, le 20 avril.
La marée noire en cours au large de la Louisiane est la plus grave de l'histoire des Etats-Unis, la quantité de pétrole équivalant déjà à quatre ou huit fois celle de l'Exxon Valdez, qui s'était échoué au large de l'Alaska en 1989. Elle représente à peu près celle de l'Amoco Cadiz (plus de 220 millions de litres répandus au large de la Bretagne en 1978). Sauf qu'en Louisiane, ce n'est pas encore fini : le pétrole continue de jaillir.
Scandale. Depuis une semaine, British Petroleum (BP) en collecte une partie (15 000 barils par jour), et promet d'en récupérer plus encore dans les semaines à venir, mais la solution définitive n'est pas attendue avant août, quand les puits de secours permettront de boucher enfin la fuite. Le scandale dans le scandale est que depuis le début de cette catastrophe, BP et la Maison Blanche ont très largement caché et minimisé l'ampleur de cette marée noire. BP et les autorités fédérales ont d'abord parlé de 1 000 barils de pétrole (un baril équivaut à 159 litres), qui s'échapperaient chaque jour du puits accidenté, puis de 5 000 barils. Jusqu'au 27 mai, soit plus d'un mois après que la plateforme eut sombré, le gouvernement s'en est tenu à cette estimation de 5