Après plusieurs semaines à refuser de s'impliquer dans la polémique autour de British Petroleum (BP) et de sa gestion de la catastrophe provoquée par l'explosion de Deepwater Horizon, le gouvernement britannique a fait volte-face et s'est dit «prêt à aider BP à gérer la situation». Le nouveau Premier ministre, David Cameron, s'est pourtant bien gardé d'expliquer en quoi consisterait cette aide. «Le plus important est de tenter de limiter les effets [de la fuite, ndlr]», a-t-il déclaré, en indiquant qu'il s'en entretiendrait ce week-end avec le président américain, dont il a dit «comprendre la frustration».
C'est qu'à la catastrophe humaine (11 morts), écologique et économique, se greffe désormais un début de crise diplomatique. Au Royaume-Uni, le ton de Barack Obama à l'égard de BP, joyau de la couronne, est de plus en plus perçu comme antibritannique. Richard Lambert, directeur du CBI, l'équivalent britannique du Medef, s'est ainsi inquiété des récentes déclarations du président américain («personnellement, j'aurais viré Tony Hayward [le patron de BP]», a notamment lâché Obama dans une interview). Ces attaques «sont une source d'inquiétude», a-t-il dit, avant d'ajouter que «BP représente une part vitale de l'infrastructure énergétique américaine». John Napier, président de l'assureur britannique RSA, est allé plus loin en accusant Obama d'être antibritannique, alors que le maire conservateur de Londres,