L’adversaire le plus farouche d’un antinucléaire n’est pas toujours un pronucléaire. Depuis des mois, les militants de Sortir du nucléaire (SDN) s’étripent. L’acmé de cette lutte aura lieu ce week-end, à Lyon, où se déroule l’AG du réseau. Les associations adhérentes - près de 900 -, les salariés et les militants vont tenter de résoudre une crise majeure. Qui pourrait bien se solder par une atomisation en règle de cette plateforme unique qui concentre l’essentiel de la lutte anti-atome.
L'histoire est d'abord humaine. Elle oppose des personnalités fortes réunies depuis treize ans par la lutte contre l'industrie nucléaire et l'Etat qui la protège. Mais l'engueulade se cristallise aussi autour des stratégies du mouvement à l'heure où les politiques considèrent l'atome comme une partie de la solution face aux changements climatiques. Au cœur de l'écheveau, Stéphane Lhomme, ex-porte-parole du réseau, viré le 8 avril. C'est pourtant grâce à lui que le réseau est devenu la figure emblématique du combat anti-atome. Lorsqu'il rejoint SDN, en septembre 2002, le réseau végète. Avec son style incisif, son sens de la formule et sa connaissance des dossiers, Lhomme sort SDN de l'ornière médiatique. Pour cela, il donne de sa personne : garde à vue, surveillance… «Il avait souvent de bonnes intuitions et quelques coups médiatiques de génie», dit André Larivière, un de ses ex-collègues et militant historique du réseau. Enervé, pugnace, obsessionnel. «Précieux, résume un ex