Claude Alphandéry place son anecdote avec une malice que l'on voit briller derrière ses lunettes. L'économiste, initiateur du Labo d'économie sociale et solidaire, raconte comment il a, «une fois», réussi à faire remonter concrètement une idée de la société civile jusqu'au sommet du politique. C'était à la faveur d'une circonstance toute particulière : il s'était retrouvé coincé sur un télésiège en panne avec un Premier ministre. Il interpelle Michel Rocard, à quelques mètres de lui dans la salle. «C'était après le RMI. Cette panne de télésiège m'a permis de te parler, longuement, de l'insertion par l'économie.»
Transformer. Plus tard, dans cette même salle, une militante associative se demandera comment faire pour que soient relayées les initiatives de la société civile dans des circonstances moins improbables que celle narrée par Claude Alphandéry. Question revenue maintes fois durant les trois jours des Etats généraux du renouveau organisés ce week-end à Grenoble par Libération en partenariat avec le Nouvel Observateur. Comment la société civile peut-elle organiser son discours, unir ses initiatives et ses idées, pour leur donner corps et sens ? Comment ensuite transformer l'essai du terrain pour que ce travail trouve une écoute médiatique et politique ?
Ce samedi, à la table ronde où Alphandéry racontait son anecdote, les différents responsables d’associations organisatrices du débat ont pu mesurer à quel point ce dialog