Trois ans après le lancement du Grenelle de l'environnement, le Parlement a donné mardi soir son feu vert définitif au projet de loi traduisant les engagements issus de ce processus inédit, mais la déclinaison du texte sur le terrain reste encore largement à faire.
La loi Grenelle 2 détaille les grands engagements pris dans le Grenelle 1, sur l'isolation des bâtiments, l'agriculture bio, la mobilité urbaine ou encore la protection des espèces et des écosystèmes. Après le Sénat lundi, l'Assemblée a donné son feu vert mardi dans la soirée.
L'opposition - qui avait voté le premier texte mais contre le deuxième - et nombre d'ONG déplorent que le «new deal écologique» annoncé en grand pompe en octobre 2007 par le chef de l'Etat ait perdu beaucoup de son ambition et de son éclat.
La sénatrice Evelyne Didier (PCF) a regretté une loi qui «n'est pas à la hauteur des attentes», ironisant sur une «boîte à outils qui mérite bien son nom car elle ne nous permettra que de bricoler».
«un risque évident» de démobilisation
Au-delà du contenu du texte, les interrogations portent sur sa déclinaison concrète: selon le ministère, quelque 190 décrets doivent maintenant être rédigés pour assurer sa mise en oeuvre complète.
La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, reconnaît «un risque évident» de démobilisation. Elle entend d'ailleurs poursuivre à l'automne (Marseille, Lyon...) un «tour de France» entamé il y a plusieurs mois «pour que la population se saisisse du sujet».
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