Une montagne de fûts jaunes estampillés du sigle du nucléaire, une couche de sel et de béton par-dessus, et encore du sel pour boucher l’entrée des grottes. Un volume de masse radioactive équivalent à soixante maisons a été entreposé entre 1967 et 1978 dans la mine de sel désaffectée d’Asse, au centre de l’Allemagne. Ces 126 000 tonneaux de déchets radioactifs devaient séjourner là pour l’éternité. Trente ans plus tard, Asse a pris des allures de quasi-catastrophe écologique et de boulet politique. Le lieu, géologiquement instable, souffre d’infiltrations d’eau. Certains contenants sont rouillés. Face à la gravité de la situation, l’office fédéral chargé de la gestion du site optait en janvier pour l’évacuation. Cette opération inédite, très complexe, prendra près de vingt ans et pourrait coûter 2 à 3 milliards d’euros à l’Etat.
Taxe. C'est entre autres pour la financer que le gouvernement cherche depuis des mois à forcer les producteurs d'électricité à lui reverser une partie des bénéfices dégagés par l'allongement de la durée de fonctionnement des installations. Parmi les options envisagées, une taxe nucléaire, et plus récemment, la vente aux enchères de licences. Une proposition qualifiée hier d'«intéressante» par le ministre de l'Environnement.
A Asse, en Basse-Saxe, le contraste est saisissant entre la campagne verte et riante et le gris de l’ancienne mine de sel, qui a fait vivre la région entre 1909 et 1964. Quelques minutes suffisent pour atte