Voilà un rapport teinté d'optimisme : la production totale mondiale de bois illégal a diminué de 22 % depuis 2002, ce qui est bénéfique localement pour les populations, et globalement dans la lutte pour le changement climatique. C'est un des enseignements de l'étude très fouillée publiée hier par le think tank britannique Chatham House, qui a évalué les actions menées dans des pays producteurs (Brésil, Cameroun, Ghana, Indonésie, Malaisie), transformateurs (Chine, Vietnam) et consommateurs (France, Royaume-Uni, Pays-Bas, Japon, Etats-Unis). Décryptage avec Sam Lawson, l'un des coauteurs du rapport.
Quelle est la situation générale, selon votre étude ?
Pour résumer, on peut dire que la situation s’est améliorée de façon significative, mais reste mauvaise. Les progrès sont importants quand on conjugue à la fois des actions dans les pays consommateurs, qui ferment progressivement leurs marchés au bois illégal, et chez les pays producteurs, qui ont aussi des marchés domestiques et mettent en place des politiques de régulation internes. Parmi les bons élèves, on peut par exemple citer le Brésil, où l’exploitation illégale a chuté de 50 à 75 % en dix ans.
La décision de l’Union européenne d’interdire le bois illégal va-t-elle dans le bon sens (Libération du 7 juillet) ?
C’est un pas très positif, attendu depuis longtemps. L’Europe, le Japon et les Etats-Unis, les trois plus gros pays de destination, ont désormais restreint leurs marchés.
Quelles sont vos principales recommandations ?
Pour les pays producteurs, continuer à renforcer leurs réglementations. Pour les pays consommateurs, rendre l’interdiction effective mais aussi coopérer davantage avec les producteurs. En dix ans, c’est presq