Dans ce petit pays, on passe vite des sommets andins à la forêt amazonienne ou aux îles Galapagos. L'Equateur est l'épicentre de la biodiversité mondiale et Natura Maxima, le livre que vient de publier l'Institut de recherche pour le développement (IRD), en témoigne (1). En combinant d'étonnantes photos - telle cette abeille solitaire qui boit les larmes d'une tortue à taches jaunes (ci-contre) ou ces renards sur les flancs enneigés du Cotopaxi - avec de nombreuses données scientifiques, Olivier Dangles, écologue à l'IRD, et François Nowicki, chargé d'études au ministère français de l'Environnement, soulignent la singularité de ces écosystèmes. Convaincu par le projet Yasuni, Olivier Dangles défend l'idée d'attribuer une valeur économique aux écosystèmes pour les préserver.
1 600 espèces d’oiseaux, plus de 4 000 d’orchidées, 382 de mammifères, soit le record mondial au m2… Comment s’explique la mégadiversité équatorienne ?
Par une combinaison de facteurs biogéographiques et climatiques. Sous les tropiques, le climat qui associe pluie et soleil favorise la diversité des plantes qui engendre celle des animaux. Il y a aussi l’histoire géologique des Andes : un soulèvement qui s’est produit par étape, a fragmenté des populations d’espèces ancestrales et les a redistribuées entre le bassin amazonien et la côte Pacifique, contribuant à la diversification. Il faut ajouter le gradient altitudinal qui est de plus de 6 000 mètres dans le pays, la forte variabilité climatique du nord au sud et l’isolement qui, sur les îles Galapagos par exemple, a abouti à un taux exceptionnel d’endémisme.
Le parc Yasuni, situé dans la partie amazonienne du pays, est un concentré de cette diversité…
On y recense 644 espèces d’arbres par