Trafigura, négociant en produits pétroliers, a été condamné vendredi à Amsterdam à un million d'euros d'amende pour infraction à la législation européenne sur l'importation et l'exportation de déchets et pour avoir caché «la nature» de ces «déchets originaires d'un processus chimique opéré à bord du Probo Koala». Une première, quatre ans après les faits. C'est sur le volet néerlandais de l'affaire que le tribunal s'était penché en juin, lors du procès. C'est-à-dire l'escale à Amsterdam du cargo Probo Koala, en juillet 2006. Ses slops - des résidus pétroliers - devaient y être traités, mais l'opération avait été annulée devant la toxicité des déchets… Le cargo était reparti vers Abidjan où ces boues avaient été déversées, causant, selon la justice ivoirienne, 17 morts et des milliers d'intoxications. Ce que Trafigura a toujours nié : «Il n'est pas avéré que ces faits aient porté gravement atteinte à la santé de la population», a affirmé un des avocats pendant le procès, évoquant «une campagne de diffamation». Mais pour la procureure néerlandaise, qui avait requis 2 millions d'euros d'amende, Trafigura a bien «placé ses propres intérêts commerciaux au-dessus de ceux de la santé et de l'environnement, ici aux Pays-Bas comme en Côte-d'Ivoire».

Le tribunal a donc condamné Trafigura, mais aussi un employé de la société (six mois de prison avec sursis et 25 000 euros d'amende) et le capitaine ukrainien du cargo (cinq moi