Bel exploit : la secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Chantal Jouanno, a réussi, hier à Toulouse (Haute-Garonne), à concilier les opposants et les partisans de la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées. Son plan pour la sauvegarde du plantigrade, exposé en deux heures de réunion à la préfecture, devant les membres du Comité de massif des Pyrénées - l’instance composée de représentants des collectivités locales, des socioprofessionnels et du secteur associatif - a provisoirement mis fin à quatre années de lutte entre éleveurs et écologistes.
La «patrimonialisation» de l'espèce par les habitants : c'est le maître mot du «je vous ai compris» ministériel. Exit dorénavant les «réintroductions massives d'ours» importés de Slovénie pour lesquelles les «conditions sociales ne sont pas réunies». La dernière réintroduction, 5 ours en provenance de Slovénie, date de 2006. Deux de ces bêtes sont mortes depuis et quelques naissances ont été enregistrées. La pax pyrénéenne de Chantal Jouanno passe désormais par «la conservation dans la sérénité d'une population viable», avec des animaux qui naissent dans les Pyrénées et qui sont adaptés au massif, sans besoin d'introduction. Ni plus ni moins.
cornes de brume. En misant sur une croissance naturelle des ours, en fonction des naissances, la secrétaire d'Etat à l'Ecologie espère éviter les heurts et les tensions locales. Mais chaque ours «mort accidentellement sera remplacé».