Deuxième passage de rabot en moins d'un an pour le solaire photovoltaïque… Après une révision des tarifs qui avait déjà secoué la filière en janvier, une nouvelle refonte des soutiens publics est à l'étude : le ministère de l'Ecologie prépare pour la rentrée une révision à la baisse des tarifs d'achat et du crédit d'impôt dans le cadre du milliard d'euros d'économies envisagé sur les «niches vertes». Alors, pour accompagner le message, autant insister sur les côtés obscurs de la filière, qui a connu à l'automne un épisode spéculatif spectaculaire. «On va vers un problème photovoltaïque majeur, avance même Jean-Louis Borloo. Il y a un phénomène de surchauffe évident.» Qui justifie, selon lui, une révision des aides. Au risque de fragiliser une filière loin de la maturité.
C’est quoi le problème ?
Le photovoltaïque est, en quelque sorte, victime de son succès. De quasi-rien il y a trois ans, la France a dépassé les 250 MW installés l'an dernier. C'est très peu par rapport à l'Allemagne (5 300 MW), mais l'expansion est très rapide : «Il n'y a pas une activité qui soit autant en croissance que les énergies renouvelables», assure Jean-Louis Borloo. Un développement largement subventionné à coups de crédits d'impôt sur les panneaux, pour les particuliers, et de tarifs d'achat d'électricité très au-dessus du prix du marché, financés par les consommateurs (qui paient une contribution sur leur facture). Or, fin 2009, la progression, déjà rapi