Mercredi, après quinze ans de débats, 122 Etats de l’ONU ont voté en faveur d’une résolution de la Bolivie qui reconnaît l’accès à l’eau potable comme un droit humain. Une étape importante, pour Danielle Mitterrand, 85 ans, présidente de la fondation France Libertés, qui a fait de l’eau un axe majeur de son action.
Que représente cette résolution de l’ONU ?
C’est un premier pas politique important. Cela devrait permettre de faire avancer l’application de ce droit. Cette victoire est à mettre au crédit de la Bolivie qui a porté ce sujet aux Nations unies, mais qui l’a surtout inscrit dans sa propre Constitution. A deux ans du prochain Forum mondial de l’eau à Marseille en 2012, nous allons œuvrer pour que cette résolution ne reste pas lettre morte.
Vous êtes pourtant souvent critique avec le Forum mondial de l’eau…
Le problème, c'est que c'est un club de business - ce qui n'est pas illégitime en soi -, qui se présente comme une autorité de la gestion de l'eau dans le monde qui travaillerait dans le sens de l'intérêt général. C'est tromper l'opinion. Ces réunions sont une foire, c'est un marché. Le Conseil mondial de l'eau est présidé par le PDG de la société des eaux de Marseille, une filiale de Veolia. Nous, quand on dit «l'eau pour tous», c'est bien pour tous. Eux, c'est l'eau pour tous ceux qui peuvent payer. Quand ils parlent d'humanité, ils parlent de consommateurs. Quand ils parlent d'individus, ils parlent d'usagers.
En juin, Nicolas Sarkozy a annoncé que la France se battrait pour un droit universel à l’eau. Une bonne chose ?
Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Si c’est pour privatiser la gestion de l’eau… Entre ce qui est dit et ce qui est fait, on est à des années-lumière. On me d