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Libération

Les Dongria Kondh en résistance contre une mine sacrilège

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Cette tribu de l’est de l’Inde lutte pour empêcher un géant minier de forer sa colline sacrée et y extraire du bauxite. «Avatar» devenu réalité, disent les ONG.
publié le 3 août 2010 à 0h00

Ils sont une petite centaine, assis à l’ombre d’un manguier, en pleine forêt, à trois heures de marche de la première route. Torses nus ou vêtus de chemises usées, cheveux longs pour la plupart, certains portent leur hache sur l’épaule. Un peu à l’écart, quelques femmes cueillent de grosses feuilles, qui serviront d’assiette à l’assemblée pour le déjeuner qu’elles préparent sur un feu de bois. Malgré la chaleur qui règne sur ces collines perdues de l’est de l’Inde, les Dongria Kondh ont marché de tous les villages alentour pour venir assister au «meeting». Un énième rendez-vous de jungle organisé par une poignée de militants qui tente d’organiser cette communauté quasi-coupée du monde face au danger qui les menace : une mine de bauxite, que la multinationale Vedanta Resources veut creuser au sommet de leur colline. Le pire sacrilège qu’ils puissent imaginer, puisque c’est le territoire de Nyam Raja, le dieu tout-puissant de cette tribu de 8 000 âmes.

«Avatar». «Si on creuse notre montagne, les sources se tariront, la forêt disparaîtra et les Dongria Kondh mourront, martèle le vieux Dodhi, un des leaders de la tribu. Nous ne laisserons jamais faire : quiconque tente de monter là-haut sera tué sur place.» Un avertissement qu'il vaut mieux ne pas prendre à la légère : à deux reprises, ces derniers mois, des membres de la tribu ont brûlé des jeeps de Vedanta venues en reconnaissance. Comme l'a fait remarquer l'ONG Survival International au réali