On connaît la blague de Chou En-laï qui, interrogé dans les années 70 sur l'influence de la Révolution française, avait répondu : «Il est encore trop tôt pour se prononcer.» Les climatologues, gens prudents quoiqu'en disent leurs détracteurs, sont un peu dans la même situation face aux événements extrêmes qui font l'été 2010. Qu'est-ce qui rapproche les torrents de boue en Chine, les inondations en Inde et au Pakistan, les feux de forêts autour de Moscou, la canicule en Russie ?
Il n’y a pas d’explication simple et univoque. On ne peut pas tout attribuer au réchauffement climatique dans l’état de la science. Seules certitudes : sécheresses, inondations, cyclones sont plus graves et plus fréquents depuis une cinquantaine d’années. Mais, en termes climatiques, cette période est trop courte pour s’accorder sur une causalité scientifique incontestable et prouvée. Difficile de distinguer entre ce qui est anthropique et ce qui est du hasard météorologique.
Ces incertitudes ne doivent pas être synonymes d’inaction. Au contraire. Les négociations sur le climat sont plus urgentes que jamais si l’on veut limiter les risques du réchauffement induits par les gaz à effet de serre.
Comme le montrent les événements en Russie, ce changement climatique n’est pas limité aux terres lointaines et aux pays du Sud, mais se passe aussi dans la vieille Europe.
Quelle que soit leur étiologie, il faut se préparer à ces événements extrêmes. Le laisser-faire des hommes et la surexploitation des t