Le bateau glisse doucement sur la large rivière scintillante. A quelques dizaines de minutes de l’embarcadère, en plein centre de Nantes, chaque rive s’érige comme un rempart vert touffu, apaisant : aulnes, saules et cyprès chauves de Louisiane s’entremêlent. Tranquilles, cormorans et canards vaquent à leurs occupations. Un aviron file, des promeneurs marchent sur l’eau grâce à une passerelle de bois sur pilotis aménagée en bordure de l’Erdre.
C’est pour tenter de comprendre ce que l’expression «Trame verte et bleue» recouvre qu’on a mis le cap sur Nantes, ville pionnière qui, depuis vingt ans, défriche la politique du «vert et bleu» et dont l’exemple a nourri les ateliers du Grenelle en 2007. La géomorphologie de la métropole de Loire-Atlantique l’y prédestinait. Située dans la partie amont de l’estuaire de la Loire, l’agglomération dispose d’un patrimoine naturel exceptionnel : en plus de la Loire, de l’Erdre et de la Sèvre, elle compte plus de 40 ruisseaux, dont la plupart sont bordés de zones humides, de prairies et d’espaces verts. Il suffit d’emprunter le navibus sur la rivière de l’Erdre au centre-ville pour en profiter.
Sentiers. Au fil de l'eau, on observe avec des jumelles une héronnière, une trentaine de nids de hérons cendrés, de hérons bihoreaux. Nous ne sommes pas en pleine campagne pourtant : au-delà des arbres, on aperçoit des tours et les bâtiments de cités d'habitat social ou les bâtiments de l'université lovés dans la verdure. Sur 6 200 hect