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Interview

«La Trame verte et bleue, un outil sans moyens»

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Christophe Aubel, directeur d’une ONG de protection de la nature, regrette le caractère non contraignant de la nouvelle législation :
publié le 17 août 2010 à 0h00

C'est l'une des expressions controversées du Grenelle de l'Environnement : la Trame verte et bleue. Le ministère de l'Ecologie la définit comme un «outil d'aménagement du territoire» à la rescousse de la biodiversité, qui consiste à mailler les espaces naturels par le biais de corridors écologiques (cours d'eau, haies, talus…). Objectif : permettre à la faune et à la flore de se déplacer, de se nourrir, de se reproduire et de maintenir ainsi la capacité des écosystèmes à fournir les services dont nous dépendons. Un chantier de longue haleine, porté par les associations de protection de la nature, mais dont les ambitions ont été rognées lors du vote de la loi Grenelle 2.

Directeur de la Ligue ROC, association de protection de la nature qui a participé aux travaux du Grenelle de l'environnement, Christophe Aubel déplore «le revers de dernière minute sur l'ambition», le coup de rabot qui, le 29 juin, lors des ultimes débats en commission mixte paritaire avant le vote de la loi Grenelle 2, est venu entamer son statut protecteur.

Qu’apporte la Trame verte et bleue à la gestion de la biodiversité ?

Il ne s’agit pas d’un outil de protection de la nature supplémentaire mais d’un outil d’intégration de la biodiversité dans l’aménagement du territoire. L’objectif est d’assurer ou de restaurer la continuité écologique : pas seulement en créant des corridors linéaires du type haies ou coulées vertes pour le passage des vertébrés, mais aussi en assurant la circulation de la flore ou des insectes. Par exemple, pour construire une Ligne à gr