Si la volonté de prohiber quelque chose se mesurait au montant de l'amende dont l'interdiction est assortie, on dirait que la mairie de Mexico a déclaré une guerre sans pitié aux sacs plastique. Depuis jeudi, les commerçants de la capitale qui offrent ce type d'emballage à leurs clients sont passibles d'une amende allant de 3 500 à 70 000 euros et de 36 heures de prison. «Les sacs en plastique les plus chers de l'histoire», raille un quotidien mexicain. Tous les types de commerces sont concernés par cette mesure issue de la «loi sur les résidus solides» du district fédéral de Mexico. Les sacs en polyéthylène ne sont pas complètement bannis, mais les commerçants devront les faire payer aux clients. Or, aucun tarif minimum n'a été fixé.
Les habitants de Mexico sont habitués au grand écart écologie-pollution de leurs gouvernants. Pendant qu'on fustige les sacs plastiques, les chantiers pour étendre l'entrelacs asphalté de la capitale prolifèrent, à l'image du second étage du périphérique. Les vannes du pétrole sont grandes ouvertes dans un pays où l'essence relève d'un monopole d'Etat et où les autorités subventionnent le prix du carburant pour le maintenir en dessous de 0,50 euro le litre de sans-plomb. On étend le réseau de bus écologiques et on met plus de 1 100 ecobici («éco-vélos») à disposition, mais on goudronne avec servilité et sans modération au passage de la voiture reine.
Ces inconsistances et le manque d’explications de la loi sur les sacs plastique