Certaines histoires se terminent aussi bien que dans un nanar hollywoodien. C’est le cas pour la tribu des Dongria Kondh, dans l’Etat de l’Orissa (est de l’Inde), qui vient de sauver sa montagne sacrée des pelleteuses du groupe britannique Vedanta. Hier, le ministre indien de l’Environnement, Jairam Ramesh, a mis un terme à plusieurs années de lutte entre la tribu et le géant minier en refusant d’accorder l’autorisation d’exploitation que réclamait Vedanta pour implanter une mine de bauxite.
Trésor. Les Dongria Kondh vénèrent la montagne Niyamgiri. Elle abriterait le dieu Niyam Raja, qui veille sur les récoltes de la communauté. «Si on creuse notre montagne, les sources se tariront, la forêt disparaîtra et les Dongria Kondh mourront», avait confié, début août, un des leaders de la tribu à Libération. Or, cette montagne recèle un autre trésor : des tonnes de bauxite. Pour placer le gouvernement devant le fait accompli, dès 2002, Vedanta avait installé - sans licence - une énorme raffinerie d'alumine au pied des collines. Sans bauxite, l'usine ne sert à rien.
Pour contrer ce projet, les Dongria Kondh ont privilégié la stratégie du battage médiatique et fait appel à de nombreuses ONG. Leurs rapports, accablants, ainsi que le soutien de la Cour suprême, ont poussé plusieurs investisseurs à vendre leurs parts dans Vedanta. Fin 2007, la cour avait déjà refusé en l'état le projet de Vedanta, au motif qu'il pouvait «affecter le développement dura