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Récit

Nigeria : Shell pourrait passer entre les gouttes

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L’ONU minimiserait la responsabilité du pétrolier dans la phénoménale pollution qui affecte le delta du Niger.
(REUTERS/George Esiri)
publié le 25 août 2010 à 0h00

Shell sera-t-il blanchi à 90% de la pollution qui souille le delta du Niger depuis cinquante ans ? C'est ce que conclurait une enquête du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), menée depuis trois ans par 100 personnes. L'affaire, qui agite la communauté du développement et les ONG écologistes et des droits de l'homme, débute le 10 août. Ce jour-là, Mike Cowing, qui dirige l'enquête du PNUE, confie que 90% des zones polluées sur lesquelles son équipe s'est penchée résultent du sabotage ou du pillage à grande échelle. Et 10% de la négligence de la compagnie pétrolière ou de l'usure. «C'est très polémique, admet-il auprès du Guardian, qui a révélé l'histoire dimanche. Notre observation montre que les opérations de vols de pétrole par des bandes se font à une large échelle. Je vais être perçu comme proche des firmes pétrolières, ce que je ne suis pas.»

«Script». Le représentant du PNUE a - au moins - vu juste sur ce dernier point. «L'ONU est manipulée par Shell : ce n'est pas de la science, mais de la politique», dit à Libération Ben Amunwa, animateur de la coalition Remember Saro-Wiwa, du nom de l'écrivain et écologiste ogoni exécuté par le gouvernement nigérian à Port Harcourt en 1995 avec huit autres leaders. «Le PNUE lit un script écrit par Shell», brocarde Akinbode Oluwafemi, de l'ONG nigériane Environmental Rights Action. «La sortie du PNUE est incroyable : toutes nos enquêtes sur l