Ecologistes et Indiens sont sur le pied de guerre au Brésil : le président Lula a signé, jeudi, le contrat de concession pour la construction du barrage de Belo Monte, sur le Xingu, l'un des principaux affluents de l'Amazone et fleuve sacré pour les Indiens. D'une capacité de 11 200 mégawatts, cette usine hydraulique sera la troisième plus grande au monde, après celles des Trois-Gorges (Chine) et d'Itaipu (frontière entre le Brésil et le Paraguay). Belo Monte soulève une grosse polémique. Ses détracteurs ont obtenu des soutiens de partout, dont celui du réalisateur d'Avatar, James Cameron.
L'ouvrage inondera 500 km2 de terres, déplaçant plus de 25 000 personnes. Parmi elles, des Indiens installés dans la ville voisine de l'ouvrage. Les communautés indigènes qui, elles, vivent encore sur leurs terres ancestrales ne seront pas délogées. Mais en asséchant un tronçon de 100 km du Xingu, le barrage va porter atteinte à la pêche, l'un de leurs moyens de subsistance. Et leurs territoires seront exposés, avec l'afflux prévu d'immigrants. Un tel afflux représente aussi une menace pour la forêt et pour les groupes d'Indiens non contactés, mais dont on connaît la présence sur place. Le contact avec les Blancs peut être fatal à ces indigènes au système immunitaire très vulnérable.
En avril, un juge avait suspendu par trois fois l’appel d’offres pour l’attribution de ce marché de plus de 8 milliards d’euros mais le gouvernement a eu gain de cause. Le ministère public et