Menu
Libération

Développement : le grand retour de la taxe Tobin?

Article réservé aux abonnés
Ressources. Un groupe de 60 pays, dont la France, propose de créer une taxe internationale sur les transactions de change.
publié le 2 septembre 2010 à 0h00

Un grain de sable dans les rouages de la finance internationale ? A en croire Bernard Kouchner, le temps des utopies est loin. Flanqué de ses homologues espagnol, japonais et belge, le ministre des Affaires étrangères a présenté hier, à Paris, les conclusions du Groupe pilote (groupe informel réunissant 60 pays, organisations internationales et ONG) sur les financements innovants pour le développement.

Options. En ces temps de rigueur budgétaire et de limitation de l'aide publique au développement - une centaine de milliards de dollars par an - les travaux du Groupe visent à préparer le sommet des Nations unies sur les objectifs du millénaire, qui se tiendra à New York le 21 septembre. Les pays de ce Groupe - dont l'Allemagne, le Brésil, le Japon, et le Royaume-Uni - y parleront d'une seule voix pour l'instauration d'une taxe internationale. Certes, Bernard Kouchner n'a pas prononcé une seule fois le nom du défunt prix Nobel d'économie, James Tobin, qui, dès les années 70, proposait une taxe sur les mouvements de capitaux. Mais l'une des cinq options retenue y ressemble étrangement. «Une taxe de 0,005% sur toutes les transactions de change rapporterait 25 à 35 milliards de dollars [19 à 27 milliards d'euros, ndlr] par an», précise-t-il. Le rapport, qui en propose une étude, la présente comme la plus appropriée au financement lié à la détérioration de l'environnement et à la réduction du nombre de personnes n'ayant pas accès à l'eau potable,