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Libération

Merkel offre un long sursis au nucléaire allemand

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publié le 7 septembre 2010 à 0h00

Angela Merkel s'est-elle inclinée face au lobby du nucléaire ? Ou a-t-elle réussi à mettre son pays sur la voie d'une véritable «révolution énergétique» ? Pour la chancelière, le concept négocié dimanche avec les partis de sa coalition va en tout cas permettre à l'Allemagne de disposer, à un prix abordable, «d'un des systèmes d'approvisionnement énergétique les plus efficaces et les plus respectueux de l'environnement au monde», comme elle l'a expliqué hier matin aux médias allemands. Selon Merkel, le nucléaire jouera ainsi le rôle d'une «énergie - passerelle» permettant d'opérer la transition réaliste entre le modèle énergétique actuel et le «tout renouvelable» de demain.

Pour atteindre cet objectif, le gouvernement fédéral a décidé d'allonger la durée de vie des 17 centrales nucléaires allemandes de douze ans en moyenne. En retour, une partie des bénéfices supplémentaires que leurs exploitants vont engranger sera attribuée au soutien des énergies renouvelables. Avec cet accord, le gouvernement Merkel tord le cou de «l'arrêt du nucléaire» négocié par le gouvernement Schröder en 2002. Il est désormais prévu que la dernière centrale allemande fermera ses portes en 2040 au plus tôt, et non plus en 2022. Au passage, le gouvernement espère engranger jusqu'à 30 milliards d'euros de taxes supplémentaires et les quatre exploitants de centrales - E.ON, RWE, Vattenfall et EnBW - au moins 50 milliards de bénéfices. «C'est la cupidité des