Le sida tue toujours et beaucoup. Chaque jour, près de 7 500 personnes sont infectées par le virus et 5 500 autres en meurent parce qu'elles n'ont pas eu accès à des services de prévention et de traitement. «Derrière ces chiffres renversants se cachent cependant quelques initiatives encourageantes, qui ont permis de remporter de petites victoires», tempère toutefois le rapport des Nations unies consacré au sixième Objectif du millénaire : combattre le sida, le paludisme et d'autres maladies.
Pour l'ONU, la propagation du virus semble s'être stabilisée. En 2008, on a dénombré 2,7 millions de nouvelles infections, contre 3,5 millions en 1996. Avec les trois quarts des nouvelles infections en 2008, l'Afrique subsaharienne reste la région la plus touchée. Selon les estimations, 33,4 millions de personnes vivent avec le virus et 5 millions sont sous traitement dans le monde. «Mettre autant de malades sous traitement a dépassé tous les espoirs», admet Jean-Hervé Bradol, président de la fondation de Médecins sans frontières. Lorsque les thérapies ont été lancées en 2003, 400 000 malades seulement en bénéficiaient. «C'est presque un embarras pour les bailleurs de fonds : le traitement n'élimine pas le virus, et le nombre de personnes qui vivent avec ce dernier augmente. Donc la charge des personnes à servir par des soins ne fait qu'augmenter. Or, l'enveloppe des bailleurs de fonds n'est pas extensible.» Aujourd'hui, deux tiers des patients qui en auraient b