En Val-de-Loire, les éoliennes ne sont pas les bienvenues. Le vent de fronde contre le projet de GDF-Suez, qui envisage d'implanter à Château-Renault une vingtaine d'éoliennes au format XXL, n'en finit pas de souffler. C'est que, culminant à 150 mètres de haut (pales des engins incluses), ces pylônes seront visibles des terrasses des châteaux d'Amboise et de Chaumont-sur-Loire (Loir-et-Cher). Une perspective qui fait bondir Jean-Louis Sureau, conservateur d'Amboise : «C'est une verrue qui n'a rien à faire dans ce panorama sublime où les lignes d'horizon sont parfaites.»
Fin juin, les Associations de défense de la gâtine tourangelle (ADEGT) et Vent de Loire (AVDL) ont fait décoller des ballons fluorescents à l'endroit même où les éoliennes doivent prendre racine. Le résultat est sans équivoque : «Les éoliennes seront bel et bien visibles de là où nous sommes, malgré la vingtaine de kilomètres qui nous sépare de Château-Renault», grommelle Sureau. Lequel précise : «Je ne suis pas hostile à la problématique environnementale mais il faut faire preuve de pragmatisme. Ici, ce projet pourrait avoir une double conséquence : sur le paysage et sur l'économie locale. Les visiteurs viennent au château d'Amboise pour la vue qu'il offre sur la Touraine. Le tourisme est la première source de revenus du département.» Les associations espèrent «attirer l'attention des services de l'Etat sur le risque de déclassement Unesco du Val-de-Loire qui doit être réexaminé