Incroyable : une bonne nouvelle. En dix ans, le nombre de pauvres a diminué dans le monde. Et, en 2015, ils ne seraient plus que 15% de la population de la planète à vivre dans l’extrême pauvreté. Ce qui fera quand même près d’1 milliard d’êtres humains à survivre avec 1 euro par jour, tout juste au-dessus du niveau de subsistance. Il reste que d’autres indicateurs font mentir les pessimistes du développement et les critiques des Nations unies. L’éducation a progressé, la mortalité infantile a diminué, tout comme la mortalité des malades du sida. Faut-il pour autant crier victoire ? Ces améliorations statistiques doivent beaucoup aux croissances sauvages de la Chine, du Brésil et de l’Inde. Ces résultats sont aussi très fragiles, comme on le voit avec les crises frumentaires provoquées par le krach et la hausse du prix des céréales. Les laissés-pour-compte de cette relative embellie restent les plus pauvres parmi les pauvres, les plus vulnérables, les femmes, les petites filles privées de soins et d’école, les malades, les habitants des zones de conflit. Enfin, le changement climatique menace ces résultats.
Il reste que cette décennie a prouvé qu’il était possible collectivement de faire face aux fatalités que l’on croyait immuables de la faim et du sous-développement. L’important aujourd’hui est de continuer, et surtout de faire mieux, beaucoup mieux. Ces chiffres notables sont ainsi dus à un ensemble de facteurs, mondialisation des échanges, politiques spécifiques contre la