Hier, l'Académie des sciences a inventé un nouveau genre de controverse scientifique, celle qui se tient à huis clos. Bizarre, surtout que le sujet est susceptible d'intéresser le public : le climat. Celui qui change et pourrait changer plus vite et plus fort dans les prochaines décennies si l'accroissement des émissions de gaz à effet de serre par l'usage massif du charbon, du gaz et du pétrole se poursuit. Consciente de la bizarrerie, la ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, n'a pas manqué de réclamer, dans une lettre au président de l'Académie, une «transparence maximale». Le climatologue Jean Jouzel affirme «regretter ce huis clos et ne pas l'avoir demandé».
«Tendue». Cette réunion résulte de l'appel des scientifiques du climat, lancé le 1er avril, qui avait valu à Claude Allègre de se voir croqué en une de Libération avec un bonnet d'âne. A l'époque, Valérie Pécresse avait demandé à l'Académie d'organiser «un débat» sur deux points précis : les méthodes et les résultats des sciences du climat. Il s'est donc tenu hier quai Conti, à Paris. Libération, comme les autres journaux, n'a pu y assister, mais… s'est procuré les textes écrits préparés par l'ensemble des intervenants et a bénéficié de fuites téléphoniques.
Tenu dans la magnifique «salle des séances», le débat a réuni environ cent personnes, les académiciens et 25 invités. L'ambiance ? «Tendue», admet un participant, même si les éc