La vie a changé pour Francis Okoth. Il nourrit ses 150 poulets et poussins, s'occupe de son champ de maïs et de légumes d'un hectare. Dans une autre vie, il était mécanicien à Nairobi et ramait pour joindre les deux bouts. «J'ai entendu parler du projet Village du millénaire et j'ai décidé de revenir à Sauri, dit-il en parsemant la poudre de céréales dans une mangeoire. J'avais toujours gardé quelques poulets, mais je n'aurais jamais pensé que je pourrais en faire vivre, surtout pas à Sauri, avec sa pauvreté si élevée.» Il a appris les bénéfices de la diversification agricole. Il a reçu des subventions pour des engrais et des semences améliorées et a triplé sa production de maïs en cinq ans à Sauri, où la population vivait avant 2005 avec moins d'un dollar (0,76 euro) par jour.
Sauri est un village pilote. Le premier au monde à avoir, il y a cinq ans, accueilli le projet Village du millénaire. Une expérience qui s'est étendue depuis sur 78 villages autour de Sauri. Le principe : dépenser 120 dollars par personne et par an, 60 étant financé par le projet, 10 par la communauté elle-même, 30 par le gouvernement et 20 par d'autres bailleurs de fonds. L'objectif vise à montrer qu'en dépensant intelligemment l'aide, on peut toucher du doigt les Objectifs du millénaire. «Nous voulons mettre fin à la dépendance, apprendre aux communautés à se gérer elle-même, raconte Jessica Masira, chef ajointe du projet. Ici, nous savons où va l'argent, contrairement