Il a retrouvé début septembre le siège de Veolia. Cette fois, il n’y avait pas une haie de CRS pour lui barrer l’accès, ni d’altermondialistes en renfort pour se frotter gentiment avec les forces de l’ordre. Jean-Luc Touly avait rendez-vous avec la DRH, en vue de discuter des conditions de son retour dans la grande maison. Licencié il y quatre ans pour cause de combat contre la marchandisation de l’eau, il vient d’obtenir aux prud’hommes sa réintégration chez le délégataire de services publics, qui sous-traite pour les communes ramassage d’ordures, transports ou adduction d’eau. Veolia est contraint d’entretenir un renard dans son propre poulailler.
Les voies du militantisme sont parfois impayables. Quand, licence d'économie en poche, Jean-Luc Touly intègre il y a dix-sept ans la Générale des eaux (rebaptisée Vivendi, puis Veolia, au gré des affaires politico-financières), son employeur ne peut rien suspecter. Son précédent fait d'armes, trois mois de mitard lors de son service militaire en Allemagne pour avoir tenté de créer un syndicat d'appelés, ne figure pas sur son CV. A l'époque, les boîtes du CAC 40 n'en sont pas encore à recruter des anciens policiers ou gendarmes pour déshabiller les candidats à l'embauche. Très vite, Touly devient délégué CGT, puis grimpe les échelons jusqu'à devenir le n°2 du syndicat chez Veolia. Ça coince sur l'éthique du financement syndical. Pour résumer poliment la chose : si les politiques (PS et PCF en tête) n'ont jamais exigé la nationalisa