«Il n'est pas possible d'avoir une croissance infinie dans un monde fini.» Cette idée qui gagne du terrain est le leitmotiv des décroissants. Paul Ariès est l'un d'eux, aussi sincère qu'hyperactif. Un vrai paradoxe vivant. Pour le rencontrer, il faut se faufiler dans les failles d'un emploi du temps de ministre et mieux vaut ne pas mettre son nez dans son bilan carbone. Cet infatigable militant du ralentissement n'a pas une minute à lui. Hall de France Télévisions, 21 h 30, avant son passage à l'émission Ce soir ou jamais. Stature imposante, barbe mal taillée, sourire avenant, il a l'air détendu malgré l'approche du direct. Il faut dire qu'il a l'habitude. Chez lui le souci de convaincre est une obsession de chaque instant. Ce décroissant est insatiable.
Le paradoxe saute au visage. Celui qui s'apprête à affronter les spotlights du plateau de Frédéric Taddeï soutient «le droit à la nuit», une association de municipalités qui éteint l'éclairage public autant par souci d'économie que pour «retrouver le plaisir de marcher dans l'obscurité». Lui qui ne tient pas en place et avoue ne dormir que trois heures par nuit, se trouve être le parrain de l'AlterTour, un tour de France en mode escargot… Et, il est aussi partisan de l'ultrasieste, un roupillon géant qui tente de voler la vedette à l'ultratrail, la fameuse course d'endurance de Chamonix.
Critique acerbe d'une gauche en manque de radicalité, combattant pour la gratuité de l'eau et pour un revenu garan