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Libération
Interview

Elle court, elle court, la forêt…

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Points de vue et cartes du monde avec les Editions Autrement.
par Joël BOULIER, Maître de conférences, université Paris-I et Laurent SIMON, Professeur, université Paris-I
publié le 9 octobre 2010 à 0h00

«Si de très grandes surfaces forestières mondiales ont disparu, l’évolution récente des superficies est à nuancer. Tout d’abord, la répartition est très inégale : de nombreux espaces préservent ou augmentent leur patrimoine forestier (pays du Nord) alors qu’au Sud on déboise encore avec de notables exceptions : Russie, Afrique du Sud, Chili.

«Les chiffres de cette carte sont à interpréter avec précaution : il s’agit de variations sur une période (1990-2005), ce qui ne dit rien de l’importance des surfaces en jeu. Ainsi, de nombreux pays possédant de faibles étendues forestières obtiennent facilement de fortes augmentations sur la période, mais qui représentent en réalité de faibles superficies. C’est le cas de pays comme l’Irlande, la Mauritanie ou l’Egypte. L’Espagne représente un cas plus complexe : l’augmentation importante traduit à la fois la poursuite des reboisements spontanés suite à la déprise rurale, le maintien d’une politique volontariste de reboisement mais dans un cadre profondément remanié du fait du transfert des compétences aux gouvernements régionaux.

«Au final, on observe trois groupes de pays où la forêt progresse : les pays postindustriels occidentaux, où cette augmentation se traduit également par des surfaces importantes (Amérique du Nord, Europe…), les géants à très forte démographie qui ont pris un réel virage dans la déforestation (Chine et Inde) et, enfin, les pays de faible peuplement forestier qui commencent leur "transition forestière" en adoptant