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Libération
Reportage

«Nous ne pouvons pas réparer»

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En Hongrie, les autorités redoutent une nouvelle fuite de boues toxiques et s’avouent impuissantes.
Un homme nettoie une cour inondée par la boue rouge, le 8 octobre 2010 à Devecser, en Hongrie (© AFP Peter Kohalmi)
publié le 11 octobre 2010 à 0h00

«Que ce soit demain ou dans une semaine, peu importe, la digue cèdera à nouveau.» C'est ainsi que le secrétaire d'Etat à l'Environnement hongrois, Zoltan Illes, a entamé sa journée safari hier matin. A sa demande, une centaine de journalistes étaient conviés à un disaster tour pour évaluer, photographier et filmer les dégâts causés par le réservoir numéro 10 de la Magyar Aluminium, dont la digue a rompu lundi, laissant se déverser entre 700 000 et 1,1 million de m3 de boues rouges extrêmement toxiques. Une semaine après la catastrophe, ce qui reste de digue menace de s'écrouler et de provoquer un nouveau tsunami de polluants mortels.

Première étape : le village de Kolontar, à moitié ravagé par le passage du flot toxique. Une quarantaine de maisons, situées sur la rive la plus touchée de la rivière Torna (devenue un filet d’eau sanguine sans aucune vie), seront détruites cette semaine. Une vingtaine d’autres sont inhabitables. Les journalistes envahissent salons désolés et cours de fermes rougies par la boue. Bicyclettes, costumes sur cintres, rideaux en dentelle… les restes d’un quotidien banal sont tous maculés de boue.

Barrage. Les 800 habitants, évacués en urgence samedi matin devant les risques persistants, ont laissé place aux soldats, policiers, pompiers et membres de la sécurité civile, tous appelés à manier pelles et pioches pour araser la terre souillée par la soude et les métaux lourds. Pour prévenir un nouveau torrent, l