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Libération

Les Quechuas engagés dans la sauvegarde de leur écosystème

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publié le 12 octobre 2010 à 0h00

«Protégez le paramo et vous aurez de l'eau», c'est le slogan que martèlent depuis deux ans les Indiens quechuas de la communauté de Las Moras. Perchée à 3 000 mètres d'altitude au cœur des Andes équatoriennes, cette communauté fait figure d'exemple pour avoir sauvé à 90% son paramo, un écosystème unique. Situé à la limite des glaciers qui coiffent les montagnes, le paramo gravite à 5 000 m d'altitude et descend jusqu'à 3 600 m environ. Rares sont les arbres qui poussent sur ces hauts plateaux. Seuls des végétaux et des arbustes parfaitement adaptés aux températures nocturnes glaciales et au rayonnement ultraviolet intense y survivent. D'origine volcanique, le sol noir et tourbeux fonctionne comme une éponge qui absorbe et retient l'humidité, la brume et la fonte des glaces. L'eau y est filtrée et s'écoule dans la plaine.

Or, ce système d'irrigation pourrait disparaître, assoiffant des millions de personnes. Si cette menace touche d'autres pays, comme la Colombie (Libé du 22 mars), près des deux tiers de la superficie du paramo équatorien seraient affectés. Principale cause de sa destruction : la présence, durant des décennies, de paysans indiens sur les hauts plateaux. Chassés des plaines par les grands propriétaires terriens, ils se sont installés chaque fois plus haut dans la cordillère des Andes. Sur les flancs des collines abruptes, ils ont fait pousser yuccas et pommes de terre. Et en guise de pâturage pour le bétail, ils ont occupé le paramo, n'hésitan