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Libération
Récit

Bové : la justice enterre la hache de guerre

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Tenant compte du moratoire sur les OGM, le réquisitoire n’a pas retenu la récidive à l’encontre du faucheur.
publié le 13 octobre 2010 à 0h00

En février 2008, alors que le Grenelle de l'environnement brille encore de tous ses feux, le gouvernement français décide de procéder à un moratoire sur la culture du MON 810, le maïs transgénique de Monsanto. Il s'appuie sur l'avis de la Haute Autorité provisoire concernant les organismes génétiquement modifiés qui, le mois précédent, a émis des «doutes sérieux» sur l'innocuité du MON 810. Mais la décision est aussi prise dans le contexte de la grève de la faim entamée à Paris, le 1er janvier 2008, par José Bové et une dizaine d'autres militants du mouvement Faucheurs volontaires : ils réclament l'activation par la France de la «clause de sauvegarde», c'est-à-dire de la procédure auprès de la Commission européenne pour l'interdiction de la culture du maïs OGM.

Aujourd'hui, le moratoire est toujours en vigueur, le MON 810 interdit et, lundi, alors que s'ouvrait à Marmande le procès de 86 Faucheurs volontaires d'OGM, dont José Bové, l'eurodéputé a estimé que c'est «grâce à leur combat» que «la France n'était pas recouverte» de cultures transgéniques.

Ces 86 personnes comparaissaient devant le tribunal correctionnel pour la destruction de 15 hectares de maïs OGM. Le 2 septembre 2006, 250 militants ont fauché une parcelle de maïs MON 810, cultivée à Grézet-Cavagnan (Lot-et-Garonne) par Claude Ménara, l'un des pionniers du maïs transgénique en Aquitaine. A la fin de l'action, et comme le font systématiquement les Faucheurs volontaires, José Bo