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Libération

«C’est pire qu’une brûlure»

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Imréné Geirger. 75 ans
publié le 14 octobre 2010 à 0h00

Une chemise de nuit ensoleillée, c'est tout ce qui reste de sa penderie. Sur son lit d'hôpital à Veszprem, Imréné Geiger, 75 ans, raconte son cauchemar,le visage tordu par la douleur. Ses jambes, enveloppées dans des gazes, suintent le sang depuis une semaine. «Le week-end, avec ma voisine, on était allées ramasser des pommes et des patates. On rangeait tout dans le garage quand j'ai vu déferler un torrent rouge sang. L'instant d'après, on flottait dans la cour de la ferme. On s'est agrippées au mur en attendant que ça passe. Ça a duré deux heures.» Les deux voisines se cramponnent, puis, une fois le flot déversé, rallient la maison en s'amarrant à une table, un bout de bois. «On avait froid, mais on ne sentait rien.»

Elles grimpent sur la terrasse, mais ne peuvent ouvrir la porte de la maison. «Il y avait un mètre de boue à l'intérieur. Je ne comprenais pas d'où elle venait.» La vieille dame cherche alors son téléphone sur le frigo. «Il était renversé…» Le meuble contenait sa seule richesse : 300 kilos de viande fraîchement empaquetée. Les amies se hissent sur la table de la cuisine et appellent au secours. Deux heures plus tard, un paysan les embarque sur son tracteur et on les envoie directement dans deux hôpitaux différents. «Ça a commencé à picoter, puis à brûler, soupire Imréné, en regardant ses jambes. C'est pire qu'une brûlure car ça ronge la peau, ça lance, c'est comme si on me lacérait en permanence.» Sa fille Il