La conférence des Nations unies sur la biodiversité, qui s'ouvre aujourd'hui à Nagoya au Japon, ne sera pas une grand-messe environnementale du type sommet de Copenhague. «Moins spectaculaire», résume Raphaël Billé, directeur du Programme biodiversité à l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). Echaudé par les emballements pré-Copenhague, soucieux d'éviter toute dramatisation du type «grand soir pour le tissu vivant de la planète», le chercheur évoque «une réunion plutôt technique pour le suivi de la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique [CDB], adoptée en 1992.» Il ne minimise pas pour autant l'importance de cette conférence qui rassemble pendant douze jours les 193 pays ayant signé ce traité (pas les Etats-Unis, simples «observateurs»).
Car la CDB, c’est l’instrument international de protection de la biodiversité, l’un des trois grands traités adoptés en 1992, au sommet de la Terre à Rio, avec les Conventions climat et désertification. Un traité à trois piliers : la conservation de la biodiversité ; l’utilisation durable de ses éléments, c’est-à-dire la mise en œuvre de pratiques durables dans l’agriculture, la pêche, l’exploitation forestière ; et enfin, le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques. Une ligne de fracture depuis l’origine entre pays du Nord et pays du Sud.
LA revanche du sud ?
En 2002, à Johannesburg, un obje