Menu
Libération
Reportage

Nagoya s’embourbe dans la biopiraterie

Article réservé aux abonnés
Biodiversité . A la convention de l’ONU, la régulation de la ruée vers les ressources génétiques, qui spolie les pays du Sud, a du mal à s’imposer.
publié le 25 octobre 2010 à 0h00

Après la 10e Convention sur la biodiversité (COP 10) qui se tient à Nagoya jusqu'à vendredi, la biopiraterie, à savoir l'appropriation par un acteur privé des ressources génétiques et savoirs traditionnels d'un autre pays - ce «colonialisme privé», selon l'eurodéputée d'Europe Ecologie Sandrine Bélier -, aura encore un bel avenir devant lui. Si le «vol du vivant» est au cœur de négociations très âpres entre les délégations des 193 pays présents, la conférence, point d'orgue d'une année 2010 dédiée à la biodiversité par l'ONU, peine à dégager un consensus.

Alinéa. En témoigne la tension qui règne au centre des congrès de Nagoya. A chaque réunion, des pays émettent leur lot de réserves à l'égard de passages jugés trop engageants, supprimant les alinéas litigieux au risque de faire passer ce rendez-vous aux enjeux faramineux pour le sommet de l'entente cordiale. L'heure est pourtant grave. Partout s'érodent les écosystèmes. Et les demandes pressantes et rétroactives du G77 (de 77 pays défavorisés) à l'égard des Etats riches restent lettre morte. Pour ceux qui planchent sur le plan stratégique des dix ans à venir, attendu en fin de semaine à Nagoya, il y a urgence. «Il faut agir vite mais sans franchir la ligne rouge, prévient Sandrine Bélier. Car légiférer sur la biopiraterie, c'est prendre le risque de la légitimer en partie sur le terrain.»

Les biopirates, eux, ne s'accordent aucun répit. «En Indonésie, les pro