Lundi 4 octobre, 13 h 30, Hongrie. Un bassin rempli de millions de tonnes de boues toxiques s'éventre, déversant plus d'un million de mètres cubes de boues rouges sur les villages situés en aval des bassins de stockage, Kolontar et Devecser. Le tsunami tue 9 personnes et en blesse plus de 150. Issues du traitement de minerai d'aluminium, ces boues s'avèrent très corrosives. Pour les rescapés et les habitants, un long calvaire démarre, celui du nettoyage et de la vie en territoire désormais contaminé. Car d'emblée, on sait que ces boues contiennent un cocktail de métaux lourds. Les analyses se succèdent, mais aucune ne s'intéresse à la radioactivité des boues. Sur place, Libération a prélevé des échantillons pour les envoyer au laboratoire de la Criirad, la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité.
Que montrent les résultats ?
Dans ces boues, on trouve de l'uranium 238 et ses descendants, de l'ordre de «3 fois plus que la moyenne de l'écorce terrestre (40 becquerels/kg)», on trouve également du thorium 232, «4 fois plus que la moyenne de l'écorce terrestre (40 Bq/kg)». Pour Bruno Chareyron, responsable du labo de la Criirad, «on reste dans le domaine des très faibles doses, mais il conviendrait de vérifier la représentativité de cet échantillonnage et de vérifier que l'exposition reste négligeable pour les populations de la zone et les travailleurs du site industriel.» Pour les travailleurs en