«Sauver la biodiversité pour la diversité culturelle», vante l'ONG japonaise Global Guardian Trust (GGT), au sein du village des associations, entreprises et universités venues à Nagoya promouvoir leur sens de la biodiversité. L'ONG y défend un credo rare : celui du droit à décimer au nom des équilibres. Elle promeut l'exemple du requin, images à l'appui. «Les Chinois ne gardent du requin, découpé vivant et rejeté à la mer, que l'aileron, prisé en soupe. Au Japon aussi, l'aileron est apprécié mais rien, du requin, n'est gaspillé. Voyez ce croquis : cet organe finit en chaussures, celui-là en sac… Quant à l'huile de foie, on en fait du squalène [un fortifiant, ndlr] et elle est utilisée dans les cosmétiques.»
Peu importe, selon les estimations, que 10 à 20 millions de requins soient capturés par an pour leur aileron et que 20% des espèces de requins soient menacées d'extinction, selon une étude. L'ONG nippone est persuadée de son bon droit à défendre «une pêche responsable», spoliée, de fait, par des filières industrielles. Au sommet de Nagoya, l'absence de débat sur «l'exception culturelle» a réussi à faire débat. Car ce sont aussi les traditions d'un pays qui l'autorise tantôt à importer de l'ivoire, à consommer des espèces protégées ou à la surpêche (requins en Chine, thons au Japon).
Nagoya est censé n'aborder le cas d'aucune espèce, mais se pencher sur l'avenir des écosystèmes d'ici à 2020… Des stands associatifs font ici la pub de lobby