Jusqu’au bout ils ont craint un échec. Mais, vendredi soir, les 193 pays signataires de la Convention sur la diversité biologique (CDB) ont finalement adopté à Nagoya, au Japon, un accord sans précédent visant à mieux protéger les espèces et les écosystèmes et à en partager plus équitablement les bénéfices.
En quoi l’accord de Nagoya est-il «historique» ?
Le protocole d'accord qui a clôturé cette conférence peu médiatisée aux enjeux pourtant cruciaux intervient dix mois après le fiasco du sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique. Malgré les dissensions entre les 193 Etats présents, l'adoption d'un plan stratégique, en 20 points, de défense des écosystèmes jusqu'en 2020 redonne espoir aux pays et organisations soucieux de freiner le taux de disparition actuel des espèces - le pire depuis l'extinction des dinosaures il y a soixante-cinq millions d'années. D'autant que le risque d'un échec était pris très au sérieux en ouverture du sommet, le 18 octobre. «Le protocole de Nagoya est une réussite historique», selon Jim Leape, directeur général de WWF International. «Un très grand moment», a réagi Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat française à l'Ecologie. «Un rêve que tous les pays ont en tête depuis longtemps», a estimé Ryu Matsumoto, ministre japonais de l'Environnement. Pour Russell Mittermeier, président de l'ONG Conservation International, le message envoyé aux pays est clair : «Il faut faire plus.»
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