Les urgences sont connues : elles sont sociales, écologiques, démocratiques. Les contraintes également : elles sont notamment budgétaires, de gestion des espaces et d’aménagement des territoires. Dans ce contexte, les politiques et les investissements publics doivent être strictement évalués au regard de leur utilité sociale, économique, environnementale. C’est la responsabilité principale des élus dans un monde fragilisé et aux ressources limitées.
Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (au nord de Nantes, ndlr) en est une parfaite illustration. Alors qu’on ne construit plus de telles infrastructures ni ailleurs en France, ni en Europe, alors que l’aéroport actuel est loin d’être saturé, malgré la mobilisation des citoyens et de plus de 1 000 élus locaux et malgré les contre-expertises, le gouvernement et les dirigeants des exécutifs locaux et régionaux, de droite comme de gauche, défendent un projet vieux de quarante ans, avec des arguments tout aussi obsolètes. Ils comptent y consacrer dès maintenant plus de 250 millions d’euros d’aides publiques alors que les budgets sont exsangues et que ce projet ne résiste pas à la réalité des connaissances apportées aujourd’hui par la communauté scientifique, dans au moins deux domaines.
Le premier domaine, c’est celui des sciences relatives au changement climatique. La plate-forme de Notre-Dame-des-Landes est conçue pour accueillir 8 millions de passagers par an, soit un triplement du trafic actuel de l’aéroport de Nantes-Atlan